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deux ans de vacances.

— Où doivent-ils être en ce moment ?

— Je ne sais…

— Tu ne peux en dire davantage, Forbes ?

— Non… Evans… non !…

— Et tu penses que Walston reviendra ?…

— Oui ! »

Évidemment, Walston et les siens, effrayés par le coup de fusil du master, comprenant que la ruse était découverte, avaient trouvé prudent de se tenir à l’écart, en attendant quelque occasion plus favorable.

Evans, n’espérant pas en apprendre davantage de Forbes, le reconduisit dans le réduit, dont la porte fut refermée extérieurement.

La situation était donc toujours des plus graves. Où se trouvait présentement Walston ? Était-il campé sous les futaies de Traps-woods ? Forbes n’avait pu ou n’avait pas voulu le dire. Et pourtant, rien n’eût été plus désirable que d’être fixé à cet égard. Aussi, la pensée vint-elle au master d’opérer une reconnaissance dans cette direction, bien que ce ne fût pas sans danger.

Vers midi, Moko porta quelque nourriture au prisonnier. Forbes, affaissé sur lui-même, y toucha à peine. Que se passait-il dans l’âme de ce malheureux ? Sa conscience s’était-elle ouverte au remords ? On ne savait.

Après le déjeuner, Evans fit connaître aux jeunes garçons son projet de s’avancer jusqu’à la lisière de Traps-woods, tant il avait à cœur de savoir si les malfaiteurs étaient encore aux environs de French-den. Cette proposition ayant été acceptée sans discussion, les dispositions furent prises pour parer à toute fâcheuse éventualité.

Sans doute, Walston et ses compagnons n’étaient plus que six, depuis la capture de Forbes, tandis que la petite colonie se composait de quinze garçons, sans compter Kate et Evans, – en tout dix-sept. Mais, de ce nombre, il fallait éliminer les plus jeunes, qui ne pouvaient prendre directement part à une lutte. Donc, il fut décidé