une région moins aride, où la chasse pourrait fournir à notre nourriture quotidienne, et, en même temps, près d’un rio où nous trouverions de l’eau douce, car notre provision était entièrement épuisée.
« Après avoir suivi la côte pendant une douzaine de milles, nous atteignîmes une petite rivière…
— L’East-river ! dit Service.
— Va pour l’East-river ! répondit Evans. Là, au fond d’une vaste baie…
— Deception-bay ! répliqua Jenkins.
— Va pour Deception-bay ? dit Evans en souriant. Il y avait au milieu des roches un port…
— Bear-rock ! s’écria Costar à son tour.
— Va pour Bear-rock, mon petit ! répondit Evans, qui approuva d’un signe de tête. Rien n’était plus facile que de s’installer en cet endroit, et, si nous pouvions y conduire la chaloupe, que la première tempête eût achevée de démolir là-bas, peut-être arriverait-on à la radouber.
« On retourna donc la chercher, et, quand on l’eut allégée autant que possible, elle fut remise à flot. Puis, bien qu’elle eût de l’eau jusqu’au plat-bord, nous parvînmes à la haler le long du rivage et à l’amener dans le port où elle est maintenant en sûreté.
— La chaloupe est à Bear-rock ?… dit Briant.
— Oui, mon garçon, et je crois qu’il ne serait pas impossible de la réparer, si on avait les outils nécessaires…
— Mais, ces outils, nous les avons, master Evans ! répondit vivement Doniphan.
— Eh ! c’est bien ce que Walston a supposé, lorsque le hasard lui eut appris que l’île était habitée et par qui elle l’était !
— Comment a-t-il pu l’apprendre ?… demanda Gordon.
— Le voici, répondit Evans. Il y a huit jours, Walston, ses compagnons et moi, – car on ne me laissait jamais seul, – nous étions allés en reconnaissance à travers la forêt. Après trois ou quatre heures de