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deux ans de vacances.

vers la porte du hall, et Moko vers la porte de Store-room. Tous deux, l’oreille collée contre le vantail, ne surprirent aucun bruit au-dehors, bien que l’agitation de Phann continuât à se produire. Et même, le chien se mit bientôt à aboyer avec une telle violence, que Gordon ne parvint pas à le calmer. C’était une circonstance très fâcheuse. Dans les instants d’accalmie, s’il eut été possible d’entendre le bruit d’un pas sur la grève, à plus forte raison les aboiements de Phann auraient-ils été entendus de l’extérieur.

Soudain éclata une détonation qu’on ne pouvait confondre avec l’éclat de la foudre. C’était bien un coup de feu, qui venait d’être tiré à moins de deux cents pas de French-den.

Tous se tinrent sur la défensive. Doniphan, Baxter, Wilcox, Cross, armés de fusils et postés aux deux portes, étaient prêts à faire feu sur quiconque tenterait de les forcer. Les autres commençaient à les étayer avec les pierres préparées dans ce but, lorsqu’une voix cria du dehors :

« À moi !… À moi ! »

Il y avait là un être humain, en danger de mort, sans doute, et qui réclamait assistance…

« À moi ! » répéta la voix, et, cette fois, à quelques pas seulement.

Kate, près de la porte, écoutait…

« C’est lui ! s’écria-t-elle.

— Lui ?… dit Briant.

— Ouvrez !… Ouvrez !… » répétait Kate.

La porte fut ouverte, et un homme, ruisselant d’eau, se précipita dans le hall.

C’était Evans, le master du Severn.