Page:Verne - Deux Ans de vacances, Hetzel, 1909.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
deux ans de vacances.

se dressa à deux encâblures du yacht. On eût dit l’énorme lame d’un mascaret ou d’un raz de marée, dont la hauteur dépassait vingt pieds. Elle arriva avec la furie d’un torrent, couvrit en grand le banc de récifs, souleva le Sloughi, l’entraîna par-dessus les roches, sans que sa coque en fût même effleurée.

En moins d’une minute, au milieu des bouillonnements de cette masse d’eau, le Sloughi, porté jusqu’au centre de la grève, vint buter contre un renflement de sable, à deux cents pieds en avant des premiers arbres massés au bas de la falaise. Et là, il resta immobile – sur la terre ferme, cette fois – pendant que la mer, en se retirant, laissait toute la grève à sec.