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deux ans de vacances.

« Un signal lumineux est impossible, répondit Briant, car il risquerait d’être aperçu de Walston. Aussi, Baxter et moi, avons-nous recouru au procédé suivant. Une ficelle, d’une longueur égale à la corde du cerf-volant, après avoir été préalablement enfilée dans une balle de plomb percée à son centre, sera attachée à la nacelle par un bout, tandis que l’autre bout restera à terre entre les mains de l’un de nous. Il suffira de laisser glisser cette balle le long de la ficelle, pour donner le signal de ramener le cerf-volant.

— Bien imaginé ! » répondit Doniphan.

Tout étant ainsi convenu, il n’y eut plus qu’à procéder à un essai préliminaire. La lune ne devait se lever que vers deux heures après minuit, et il faisait une jolie brise qui soufflait du sud-ouest. Les conditions parurent donc particulièrement favorables pour opérer dès le soir même.

À neuf heures, l’obscurité était profonde. Quelques nuages, assez épais, couraient à travers l’espace sur un ciel sans étoiles. À quelque hauteur que s’élevât l’appareil, il ne pourrait être aperçu même des environs de French-den.

Grands et petits devaient assister à cette expérience, et, puisqu’il ne s’agissait que d’une opération « à blanc » comme on dit, ce serait avec plus de plaisir que d’émotion qu’ils en suivraient les diverses péripéties.

Le virevau du Sloughi avait été installé au centre de Sport-terrace, et solidement fixé au sol, afin de résister à la traction de l’appareil. La longue ligne, lovée avec soin, fut disposée de manière à se dérouler sans effort, en même temps que la ficelle destinée à donner signal. Dans la nacelle, Briant avait placé un sac de terre, qui pesait exactement cent trente livres – poids supérieur à celui du plus lourd de ses camarades.

Doniphan, Baxter, Wilcox, Webb, allèrent se poster près du cerf-volant, étendu à terre, à cent pas du virevau. Au commandement de Briant, ils devaient le redresser peu à peu au moyen de cordes, qui se rattachaient aux traverses de l’armature. Dès que l’appareil