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deux ans de vacances.

toujours écoutés, détourna-t-il Briant de s’aventurer dans les profondeurs de Beechs-forest.

C’est alors que Kate fit une proposition, qui ne présentait aucun de ces dangers.

« Monsieur Briant, dit-elle un soir, alors que tous les jeunes colons étaient réunis dans le hall, voulez-vous me permettre de vous quitter demain, au lever du jour ?

— Nous quitter, Kate ?… répondit Briant.

— Oui ! Vous ne pouvez rester plus longtemps dans l’incertitude, et pour savoir si Walston est encore sur l’île, j’offre de me rendre à l’endroit où nous avons été jetés par la tempête. Si la chaloupe est encore là, c’est que Walston n’a pu partir… Si elle n’y est pas, c’est que vous n’avez plus rien à craindre de lui.

— Ce que vous voulez faire là, Kate, répondit Doniphan, c’est absolument ce que Briant, Baxter, Wilcox et moi, nous avions proposé de faire nous-mêmes !

— Sans doute, monsieur Doniphan, répondit Kate. Mais ce qui est dangereux avec vous, ne peut l’être avec moi.

— Cependant, Kate, dit Gordon, si vous retombez entre les mains de Walston ?…

— Eh bien, répondit Kate, je me retrouverai dans la situation où j’étais avant de m’enfuir, voilà tout !

— Et si ce misérable se défait de vous, ce qui n’est que trop probable ?… dit Briant.

— Puisque je me suis échappée une première fois, répondit Kate, pourquoi ne m’échapperais-je pas une seconde, surtout maintenant que je connais le chemin de French-den ? Et même, si je parvenais à fuir en compagnie d’Evans, – à qui j’aurais appris tout ce qui vous concerne – de quelle utilité, de quel secours, le brave master ne serait-il pas pour vous !…

— Si Evans avait eu la possibilité de s’échapper, répondit Doniphan, ne l’aurait-il pas déjà fait ?… N’a-t-il pas tout intérêt à se sauver ?…