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deux ans de vacances.

direction il convenait de suivre pour retrouver la rive du Family-lake. Le mieux était donc de revenir par le plus court à French-den, où des signaux pourraient être faits au moyen de détonations successives.

En moins d’une demi-heure, Briant, Gordon et les autres eurent enlevé les trois milles qui les séparaient de Sport-terrace.

En cette occasion, il ne s’agissait plus d’économiser la poudre. Wilcox et Baxter chargèrent deux fusils, qui furent tirés dans la direction de l’est.

Nulle réponse. Ni coup de feu, ni coup de cornet.

Il était déjà trois heures et demie. Le brouillard tendait à s’épaissir à mesure que le soleil s’abaissait derrière le massif d’Auckland-hill. À travers ces lourdes vapeurs, impossible de rien voir à la surface du lac.

« Au canon ! » dit Briant.

Une des deux petites pièces du Sloughi – celle qui était braquée à travers l’une des embrasures percée près de la porte du hall – fut traînée au milieu de Sport-terrace, et convenablement pointée vers le nord-est.

On la chargea avec une des gargousses à signaux, et Baxter allait tirer sur la corde de l’étoupille, lorsque Moko suggéra l’idée de mettre une bourre d’herbe enduite de graisse par-dessus la gargousse. Il croyait savoir que cela donnerait plus de force à la détonation, et il ne se trompait pas.

Le coup partit – non sans que Dole et Costar se fussent bouché les oreilles.

Au milieu d’une atmosphère si parfaitement calme, il était inadmissible que cette détonation ne fût pas entendue à une distance de plusieurs milles.

On écouta… Rien !

Pendant une heure encore, la petite pièce fut tirée de dix minutes en dix minutes. Que Doniphan, Cross et Jacques se méprissent sur la signification de ces coups répétés qui indiquaient la posi-