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deux ans de vacances.

Briant rappela alors ceux de ses camarades qui étaient restés à portée de la vue. Quelques instants après, tous furent réunis sur la rive.

« Que décider ?… demanda Gordon.

— C’est de tout tenter pour retrouver Cross et Doniphan, avant qu’ils soient complètement égarés dans le brouillard ! Que l’un de nous se porte dans la direction qu’ils ont prise, et tâche de les rallier à coups de cornet…

— Je suis prêt à partir ! dit Baxter.

— Nous aussi ! ajoutèrent deux ou trois autres.

— Non !… J’irai !… dit Briant.

— Ce sera moi, frère ! répondit Jacques. Avec mes patins, j’aurai vite fait de rejoindre Doniphan…

— Soit !… répondit Briant. Va, Jacques, et écoute bien si tu n’entends pas des coups de fusil !… Tiens, prends ce cornet, qui servira à signaler ta présence !…

— Oui, frère ! »

Un instant après, Jacques était invisible au milieu des brumes, qui devenaient de plus en plus opaques.

Briant, Gordon et les autres prêtèrent attentivement l’oreille aux coups de cornet lancés par Jacques ; mais la distance les éteignit bientôt.

Une demi-heure s’écoula. Aucune nouvelle des absents, ni de Cross, ni de Doniphan, incapables de s’orienter sur le lac, ni de Jacques, qui s’était porté à leur rencontre.

Et que deviendraient-ils tous trois, au cas où la nuit arriverait avant qu’ils fussent de retour ?

« Si encore nous avions des armes à feu, s’écria Service, peut-être…

— Des armes ? répondit Briant. Il y en a à French-den !… Pas un instant à perdre !… En route ! »

C’était le meilleur parti à prendre, car, avant tout, il importait d’indiquer aussi bien à Jacques qu’à Doniphan et à Cross quelle