Page:Verne - Deux Ans de vacances, Hetzel, 1909.djvu/320

Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
deux ans de vacances.

reprendre les travaux du dehors, à l’exception de la pêche, car une épaisse glace recouvrait encore les eaux du rio et du lac. De nombreuses visites furent faites aux trappes, collets et fleurons, où le gibier de marais donnait abondamment, et l’office ne cessa pas d’être pourvu de venaison fraîche.

Du reste, l’enclos compta bientôt quelques nouveaux hôtes. En outre des couvées d’outardes et de pintades, la vigogne mit bas une portée de cinq petits, auxquels les soins de Service et de Garnett ne manquèrent pas.

Ce fut dans ces circonstances, puisque l’état de la glace le permettait encore, que Briant eut la pensée d’offrir à ses camarades une grande partie de patinage. Avec une semelle de bois et une lame de fer, Baxter parvint à fabriquer quelques paires de patins. Ces jeunes garçons, d’ailleurs, avaient tous plus ou moins l’habitude de cet exercice, qui est très goûté au plus fort des hivers de la Nouvelle-Zélande, et ils furent enchantés de cette occasion de déployer leurs talents à la surface du Family-lake.

Donc, le 25 août, vers onze heures du matin, Briant, Gordon, Doniphan, Webb, Cross, Wilcox, Baxter, Garnett, Service, Jenkins et Jacques, laissant Iverson, Dole et Costar à la garde de Moko et de Phann, quittèrent French-den afin d’aller chercher un endroit où la couche glacée présenterait une vaste étendue, propice au patinage.

Briant avait pris un des cornets de bord, afin de rappeler sa petite troupe, dans le cas où quelques-uns se laisseraient emporter trop loin sur le lac. Tous avaient déjeuné avant de partir et comptaient bien être de retour pour le dîner.

Il fallut remonter la rive pendant près de trois milles, avant de trouver un emplacement convenable, le Family-lake étant encombré de glaçons aux abords de French-den. Ce fut par le travers de Traps-woods que les jeunes colons s’arrêtèrent devant une surface, uniformément solidifiée, qui se développait à perte de vue du côté de l’est. C’eût été un magnifique champ de manœuvres pour une armée de patineurs.