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deux ans de vacances.

XVIII

Le marais salant. – Les échasses. – Visite au South-moors. – En prévision de l’hiver. – Différents jeux. – Entre Doniphan et Briant. – Intervention de Gordon. – Inquiétudes pour l’avenir. – Élection du 10 juin.


À propos de cette scène, surprise par Moko entre son frère et lui, Briant avait jugé bon de garder le silence – même vis-à-vis de Gordon. Quant au récit de son expédition, il le fit à ses camarades, alors réunis dans le hall. Il décrivit la côte orientale de l’île Chairman sur toute cette partie qui circonscrivait Deception-bay, le cours de l’East-river à travers les forêts voisines du lac, si riches en essences d’arbres verts. Il affirma que l’installation eût été plus aisée sur ce littoral que sur celui de l’ouest, tout en ajoutant qu’il n’y avait pas lieu d’abandonner French-den. En ce qui concernait cette portion du Pacifique, il ne s’y trouvait aucune terre en vue. Briant mentionna, cependant, cette tache blanchâtre qu’il avait aperçue au large et dont il ne s’expliquait pas la présence au-dessus de l’horizon. Très probablement, ce n’était qu’une volute de vapeurs, et il serait opportun de s’en assurer, lorsqu’on irait visiter Deception-bay. En somme, – ce qui ne paraissait que trop certain, – c’est que l’île Chairman n’était voisine d’aucune terre dans ces parages, et, sans doute, plusieurs centaines de milles la séparaient du continent ou des archipels les plus rapprochés.

Il convenait donc de reprendre avec courage la lutte pour la vie, en attendant que le salut vînt du dehors, puisqu’il semblait improbable que les jeunes colons pussent l’avoir jamais dans leurs propres mains. Chacun se remit au travail. Toutes les mesures tendirent à se préserver contre les rigueurs du prochain hiver. Briant s’y appliqua même avec plus de zèle qu’il ne l’avait fait jusqu’alors.