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deux ans de vacances.

exactitude que nous avons pu constater, dit-il, il serait à propos de prendre connaissance du Pacifique dans l’est. Nous avons à notre disposition d’excellentes lunettes que mon compatriote ne possédait point, et qui sait si nous n’apercevrions pas des terres qu’il n’a pu voir ? Sa carte présente l’île Chairman comme isolée dans ces parages, et peut-être ne l’est-elle pas ?

— Tu poursuis toujours ton idée, répondit Gordon, et il te tarde de partir ?…

— Oui, Gordon, et, au fond, je suis sûr que tu penses comme moi ! Est-ce que tous nos efforts ne doivent pas tendre à nous rapatrier dans le plus bref délai ?

— Soit, répondit Gordon, et, puisque tu y tiens, nous organiserons une expédition…

— Une expédition à laquelle nous prendrions tous part ?… demanda Briant.

— Non, répondit Gordon. Il me semble que six ou sept de nos camarades…

— Ce serait encore trop, Gordon ! Étant si nombreux, ils ne pourraient faire autrement que de tourner le lac par le nord ou par le sud ; et est-il sûr que cela n’exigerait pas beaucoup de temps et de fatigues ?

— Que proposes-tu donc, Briant ?

— Je propose de traverser le lac dans la yole en partant de French-den, afin d’atteindre la rive opposée, et, pour cela, de n’aller qu’à deux ou trois.

— Et qui conduirait la yole ?

— Moko, répondit Briant. Il connaît la manœuvre d’une embarcation, et moi-même, je m’y entends un peu. Avec la voile, si le vent est bon, avec deux avirons, s’il est contraire, nous enlèverons aisément les cinq ou six milles que le lac mesure dans la direction de ce cours d’eau qui, d’après la carte, traverse les forêts de l’est ; nous descendrons ainsi jusqu’à son embouchure.

— Entendu, Briant, répondit Gordon, j’approuve ton idée. Et qui accompagnerait Moko ?