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deux ans de vacances.

l’étranglait, il fut facile de le conduire par le lazo comme avec une longe.

Décidément, cette excursion au nord du Family-lake allait être profitable à la colonie. Le guanaque, la vigogne et ses deux petits, la découverte de l’arbre à thé, des trulcas, de l’algarrobe, cela méritait que l’on fît bon accueil à Gordon et surtout à Baxter, qui, n’ayant rien de la vanité de Doniphan, ne cherchait point à s’enorgueillir de ses succès.

En tout cas, Gordon fut très heureux de voir que les bolas et le lazo devaient rendre de réels services. Certainement, Doniphan était un adroit tireur, sur lequel on devait compter, à l’occasion ; mais son adresse coûtait toujours quelque charge de poudre et de plomb. Aussi, Gordon se proposait-il d’encourager ses camarades à se servir de ces engins de chasse, que les Indiens savent mettre en usage si avantageusement.

D’après la carte, il y avait encore quatre milles à franchir pour atteindre French-den, et on se hâta, afin d’y arriver avant la nuit.

Certes, ce n’était pas l’envie qui manquait à Service d’enfourcher le guanaque et de faire son entrée sur ce « magnifique coursier ». Mais Gordon ne voulut point le permettre. Mieux valait attendre que l’animal eût été dressé à servir de monture.

« Je pense qu’il ne regimbera pas trop, dit-il. Dans le cas peu probable où il ne voudrait pas se laisser monter, il faudra du moins qu’il consente à traîner notre chariot ! Donc, patience, Service, et n’oublie pas la leçon que tu as reçue de l’autruche ! »

Vers six heures, on arrivait en vue de French-den.

Le petit Costar, qui jouait sur Sport-terrace, signala l’approche de Gordon. Aussitôt, Briant et les autres s’empressèrent d’accourir, et de joyeux hurrahs accueillirent le retour des explorateurs, après ces quelques jours d’absence.