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partie encore inconnue de Traps-woods que Stop-river traversait avant d’aller se jeter dans le Pacifique. La carte indiquait que son cours s’infléchissait vers le nord-ouest, en contournant l’extrémité de la falaise, et que son embouchure était située au-delà du promontoire de False-Sea-point. Aussi, Gordon résolut-il d’abandonner la rive de Stop-river, vu que, à continuer de la suivre, il eût été entraîné dans une direction opposée à French-den. Ce qu’il voulait, c’était d’arriver par le plus court aux premières assises d’Auckland-hill, afin d’en longer le soubassement en redescendant vers le sud.

Après s’être orienté avec sa boussole, Gordon prit franchement vers l’ouest. Les arbres, plus espacés que dans la partie sud de Traps-woods, laissaient libre passage sur un sol moins embarrassé d’herbes et de broussailles.

Entre les bouleaux et les hêtres s’ouvraient parfois de petites clairières, où les rayons du soleil pénétraient à flots. Des fleurs sauvages y mêlaient leurs fraîches couleurs à la verdure des arbrisseaux et du tapis d’herbe. À diverses places, de superbes séneçons se balançaient à la pointe de tiges hautes de deux à trois pieds. On cueillit quelques-unes de ces fleurs dont Service, Wilcox et Webb ornèrent leur veste.

C’est alors qu’une utile découverte fut faite par Gordon, dont les connaissances en botanique devaient profiter en mainte occasion à la petite colonie. Son attention venait d’être attirée par un arbrisseau très touffu, à feuilles peu développées, et dont les branches, hérissées d’épines, portaient un petit fruit rougeâtre de la grosseur d’un pois.

« Voilà le trulca, si je ne me trompe, s’écria-t-il, et c’est un fruit dont les Indiens font grand usage !…

— S’il se mange, répondit Service, mangeons-en, puisqu’il ne coûte rien ! »

Et, avant que Gordon eût pu l’en empêcher, Service fit craquer deux ou trois de ces fruits sous ses dents.

Quelle grimace, et comme ses camarades accueillirent sa décon-