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deux ans de vacances.

Le 9 juillet, de grand matin, Briant, ayant mis le pied hors de French-den, constata que le vent venait de passer subitement au sud.

Le froid était devenu tellement vif que Briant dut rentrer en hâte dans le hall, où il fit connaître à Gordon cette modification de la température.

« C’était à craindre, répondit Gordon, et je ne serais pas étonné que nous eussions à supporter encore quelques mois d’un hiver très rigoureux !

— Cela démontre bien, ajouta Briant, que le Sloughi a été entraîné plus au sud que nous le supposions !

— Sans doute, dit Gordon, et pourtant notre atlas ne porte aucune île sur la limite de la mer antarctique !

— C’est inexplicable, Gordon, et, vraiment, je ne sais trop de quel côté nous pourrions prendre direction, si nous parvenions à quitter l’île Chairman…

— Quitter notre île ! s’écria Gordon. Tu y penses donc toujours, Briant ?

— Toujours, Gordon. Si nous pouvions construire une embarcation qui tiendrait la mer tant bien que mal, je n’hésiterais pas à me lancer à la découverte !

— Bon !… bon !… répliqua Gordon. Rien ne presse !… Attendons au moins que nous ayons organisé notre petite colonie…

— Eh ! mon brave Gordon ! répondit Briant, tu oublies que, là-bas, nous avons des familles…

— Certainement… certainement… Briant ! Mais enfin, nous ne sommes pas trop malheureux ici ! Cela marche… et même, je me demande ce qui nous manque !

— Bien des choses, Gordon, répondit Briant, qui trouva opportun de ne point prolonger la conversation à ce sujet. Tiens, par exemple, nous n’avons presque plus de combustible…

— Oh ! toutes les forêts de l’île ne sont pas encore brûlées !…

— Non, Gordon ! Mais il n’est que temps de refaire notre provision de bois, car elle touche à sa fin !