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deux ans de vacances.

Celui-ci dut se soumettre, et, tout maugréant, rentra à French-den. Mais il était à craindre que quelque autre incident mît les deux rivaux aux prises !

La neige ne cessa de tomber pendant quarante-huit heures. Pour amuser les petits, Service et Garnett confectionnèrent un grand bonhomme, avec une grosse tête, un nez énorme, une bouche démesurée – quelque chose comme un Croquemitaine. Et, on doit l’avouer, si, pendant le jour, Dole et Costar s’enhardissaient jusqu’à lui lancer des pelotes, ils ne le regardaient point sans effroi, lorsque l’obscurité lui donnait des dimensions gigantesques.

« Oh ! les poltrons ! » s’écriaient alors Iverson et Jenkins, qui faisaient les braves, sans être beaucoup plus rassurés que leurs jeunes camarades.

Vers la fin de juin, il fallut renoncer à ces amusements. La neige, entassée jusqu’à trois ou quatre pieds d’épaisseur, rendait la marche presque impossible. S’aventurer de quelques centaines de pas seulement hors de French-den, c’eût été courir le risque de n’y pouvoir revenir.

Les jeunes colons furent donc claquemurés durant quinze jours – jusqu’au 9 juillet. Les études n’en souffrirent pas, au contraire. Le programme quotidien était strictement observé. Les conférences furent faites aux jours fixés. Tous y prirent un véritable plaisir, et, ce qui ne surprendra pas, Doniphan, avec sa facilité de parole, son instruction très avancée déjà, tint le premier rang. Mais pourquoi s’en montrait-il si fier ? Cet orgueil gâtait toutes ses brillantes qualités.

Bien que les heures de récréations dussent alors se passer dans le hall, la santé générale n’en périclita pas, grâce à l’aération qui se faisait d’une chambre à l’autre à travers le couloir. Cette question d’hygiène ne laissait pas d’être des plus importantes. Que l’un de ces enfants tombât malade, comment pourrait-on lui donner les soins nécessaires ? Heureusement, ils en furent quittes pour quelques rhumes ou maux de gorge, que le repos et les boissons chaudes firent promptement disparaître.