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deux ans de vacances.

Deux heures le matin, deux heures le soir, il y aurait travail en commun dans le hall. À tour de rôle, Briant, Doniphan, Cross, Baxter de la cinquième division, Wilcox et Webb, de la quatrième, feraient la classe à leurs camarades des troisième, seconde et première divisions. Ils leur enseigneraient mathématiques, géographie, histoire, en s’aidant des quelques ouvrages de la bibliothèque ainsi que de leurs connaissances antérieures. Ce serait pour eux l’occasion de ne point oublier ce qu’ils savaient déjà. De plus, deux fois par semaine, le dimanche et le jeudi, il y aurait une conférence, c’est-à-dire qu’un sujet de science, d’histoire ou même d’actualité, se rapportant aux événements journaliers, serait mis à l’ordre du jour. Les grands se feraient inscrire pour ou contre, et ils discuteraient autant pour l’instruction que pour l’agrément général.

Gordon, en sa qualité de chef de la colonie, tiendrait la main à ce que ce programme fût observé, et ne subît de modifications que dans le cas d’éventualités nouvelles.

Et d’abord, une mesure fut prise, qui concernait la durée du temps. On avait le calendrier du Sloughi, mais il fallait en effacer régulièrement chaque jour écoulé. On avait les montres du bord, mais il fallait qu’elles fussent remontées régulièrement, afin de donner l’heure exacte.

Deux des grands furent chargés de ce service, Wilcox pour les montres, Baxter pour le calendrier, et l’on pouvait compter sur leurs bons soins. Quant au baromètre et au thermomètre, ce fut à Webb qu’incomba la tâche de relever leurs indications quotidiennes.

Autre décision qui fut également prise : c’est qu’il serait tenu un journal de tout ce qui s’était passé et de tout ce qui se passerait pendant le séjour sur l’île Chairman. Baxter s’offrit pour ce travail, et, grâce à lui, le « journal de French-den » allait être fait avec une minutieuse exactitude.

Une besogne non moins importante et qui ne devait souffrir aucun retard, c’était le lessivage du linge, pour lequel, heureusement, le savon ne manquait pas, et Dieu sait si, malgré les recomman-