Page:Verne - Deux Ans de vacances, Hetzel, 1909.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
deux ans de vacances.

Toutefois, les pavois ayant été défoncés du coup, l’eau put s’écouler rapidement – ce qui sauva le yacht du danger de sombrer sous cette énorme surcharge.

« Moko !… Moko ! s’était écrié Briant, dès qu’il fut en état de parler.

— Est-ce qu’il a été jeté à la mer ?… répondit Doniphan.

— Non !… On ne le voit pas… on ne l’entend pas ! dit Gordon, qui venait de se pencher au-dessus du bord.

— Il faut le sauver… lui envoyer une bouée… des cordes ! » répondit Briant.

Et, d’une voix qui retentit fortement pendant quelques secondes d’accalmie, il cria de nouveau :

« Moko ?… Moko ?…

— À moi !… À moi !… répondit le mousse.

— Il n’est pas à la mer, dit Gordon. Sa voix vient de l’avant du schooner !…

— Je le sauverai ! » s’écria Briant.

Et, le voilà qui se met à ramper sur le pont, évitant de son mieux le choc des poulies, balancées au bout des manœuvres à demi larguées, se garant des chutes que le roulis rendait presque inévitables sur ce pont glissant.

La voix du mousse traversa encore une fois l’espace. Puis, tout se tut.

Cependant, au prix des plus grands efforts, Briant était parvenu à atteindre le capot du poste.

Il appela…

Aucune réponse.

Moko avait-il donc été enlevé par un nouveau coup de mer depuis qu’il avait jeté son dernier cri ? En ce cas, le malheureux enfant devait être loin maintenant, bien loin au vent, car la houle n’aurait pu le transporter avec une vitesse égale à celle du schooner. Et alors, il était perdu…

Non ! Un cri plus faible arriva jusqu’à Briant, qui se précipita vers