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droite, que le courant de flux longeait plus directement et qui pouvait fournir un point d’appui aux gaffes.

Deux heures après le départ, le chemin parcouru pouvait être évalué à un mille environ. Aucun choc ne s’était produit, et, dans ces conditions, l’appareil arriverait sans dommage à French-den.

Toutefois, suivant l’estime antérieurement faite par Briant, comme, d’une part, ce cours d’eau devait mesurer six milles depuis sa sortie du lac jusqu’à son embouchure dans Sloughi-bay, et, de l’autre, comme on ne pouvait parcourir que deux milles pendant la durée de la marée montante, il lui faudrait plusieurs « flots » pour arriver à destination.

En effet, vers onze heures, le jusant commença à ramener les eaux en aval, et on se hâta d’amarrer solidement l’appareil, afin qu’il ne dérivât point vers la mer.

Évidemment, on aurait pu repartir vers la fin de la journée, lorsque la marée de nuit se serait fait sentir ; mais c’eût été s’aventurer au milieu de l’obscurité.

« Je pense que ce serait très imprudent, fit observer Gordon, car le radeau serait exposé à des chocs capables de le démolir. Je serais d’avis d’attendre jusqu’à demain pour profiter de la marée de jour ! »

Cette proposition était trop sensée pour ne pas avoir l’approbation générale. Dût-on mettre vingt-quatre heures de plus, ce retard était préférable au risque de compromettre la sécurité de la précieuse cargaison, livrée au courant du rio.

Il y avait par suite une demi-journée à passer en cet endroit, puis la nuit entière. Aussi Doniphan et ses compagnons de chasse habituels, accompagnés de Phann, s’empressèrent-ils de débarquer sur la rive droite.

Gordon leur avait recommandé de ne point trop s’éloigner, et ils durent tenir compte de la recommandation. Cependant, comme ils rapportèrent deux couples de grasses outardes et un chapelet de tinamous, leur amour-propre eut lieu d’être satisfait. Sur le conseil de