avait observé du haut du cap – un peu moins profond toutefois, car ce cap dominait la falaise d’une centaine de pieds.
« Eh bien ? demanda Wilcox, tu ne vois rien ?…
— Absolument rien ! répliqua Doniphan.
— À mon tour de regarder, » dit Wilcox.
Doniphan remit la lunette à son camarade, non sans qu’une visible satisfaction se fût peinte sur son visage.
« Je n’aperçois pas la moindre ligne d’eau ! dit Wilcox, après avoir abaissé sa lunette.
— Cela tient probablement, répondit Doniphan, à ce qu’il n’y en a point de ce côté. Tu peux regarder, Briant, et je pense que tu reconnaîtras ton erreur…
— C’est inutile ! répondit Briant. Je suis certain de ne pas m’être trompé !
— Voilà qui est fort !… Nous ne voyons rien…
— C’est tout naturel, puisque la falaise est moins élevée que le promontoire, – ce qui diminue la portée du regard. Si nous étions à la hauteur où j’étais placé, la ligne bleue apparaîtrait à une distance de six ou sept milles. Vous verriez alors qu’elle est bien là où je l’ai signalée, et qu’il est impossible de la confondre avec une bande de nuages !
— C’est aisé à dire !… fit observer Wilcox.
— Et non moins à constater, répondit Briant. Franchissons le plateau de la falaise, traversons les forêts, et marchons devant nous jusqu’à ce que nous soyons arrivés…
— Bon ! répondit Doniphan, cela pourrait nous mener loin, et je ne sais vraiment pas si c’est la peine…
— Reste, Doniphan, répondit Briant, qui, fidèle aux conseils de Gordon, se contenait malgré le mauvais vouloir de son camarade. Reste !… Service et moi, nous irons seuls…
— Nous irons aussi ! répliqua Wilcox. – En route, Doniphan, en route !
— Quand nous aurons déjeuné ! » répondit Service.
En effet, il convenait de prendre un bon acompte avant de partir.