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« Merci, monsieur Dardentor. Voulez-vous me permettre de vous embrasser ?…

— Parbleu… je ne les ai achetées que pour cela ! Un baiser par babouche !… »

Et la jeune fille embrassa de bon cœur M. Dardentor.

XV

Dans lequel une des trois conditions imposées par l’article 345 du Code civil est enfin remplie.

À vrai dire, il était peut-être temps de terminer ce voyage, si convenablement organisé par la Compagnie des Chemins de fer algériens. Bien commencé, il menaçait de mal finir, — tout au moins pour le groupe Dardentor.

En quittant Tlemcen, la caravane était réduite de moitié. Plusieurs des touristes avaient désiré prolonger de quelques jours cette halte dans une ville qui méritait de les retenir. L’agent Derivas demeurant avec eux, M. Dardentor et les siens, sous la conduite du guide Moktani, avaient seuls pris direction vers Sidi-bel-Abbès, dès l’aube du 21 mai.

Il convient de mentionner, en outre, la présence de M. Eustache Oriental, qui avait hâte sans doute de regagner Oran. Que son intention fût de rédiger un rapport scientifique sur cette excursion, cela ne laisserait pas d’étonner M. Dardentor et les autres. En effet, il ne s’était jamais servi que de sa longue-vue pour relever des positions, et ses autres instruments étaient restés au fond de sa valise.

La caravane ne se composait donc plus que de deux chars à bancs. Le premier emportait les dames et M. Désirandelle. Le second conte-