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VII

Dans lequel Clovis Dardentor revient du château de Bellver plus vite qu'il n'y est allé.

Il était quatre heures et demie. Restait donc assez de temps pour prolonger l’excursion jusqu’à ce castillo, dont le guide avait vanté l’heureuse situation, pour en visiter l’intérieur, pour monter à la plate-forme de sa grande tour, pour prendre une vue du littoral autour de la baie de Palma.

En effet, une voiture peut faire le trajet en moins de quarante minutes, si son attelage ne flâne pas sur ces chemins montueux. Cela, d’ailleurs, n’est qu’une question de douros, et il serait facile de la résoudre au mieux des intérêts des trois excursionnistes que le capitaine Bugarach n’attendrait pas, s’ils étaient en retard. Le Perpignanais en savait quelque chose.

Précisément, à cette porte de Jésus, stationnaient une demi-douzaine de galeras, qui ne demandaient qu’à s’élancer sur la route extra-urbaine au galop de leurs fringantes mules. Telle est l’habitude de ces voitures de construction légère, bien roulantes, qui, en palier, en pente comme en rampe, ne connaissent que l’allure du galop.

Le guide avisa l’un de ces véhicules, dont Clovis Dardentor, — il s’y connaissait, — jugea l’attelage fort convenable. Souvent il conduisait dans les rues de Perpignan, et n’en eût pas été à son coup d’essai, s’il lui avait fallu faire office de cocher.

Mais l’occasion ne se présentait pas de mettre ses talents de sportman à profit et il y avait lieu de laisser au cocher en titre les rênes de la galera.