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très simple, peuvent se transformer en lits de repos, — ce qui est indispensable pour de longs trajets. Les voyageurs de seconde classe, j’en conviens, ne sont pas si humainement traités, et, en outre, ils doivent emporter leur nourriture, à moins qu’ils ne préfèrent se ravitailler aux stations. Il en est peu, d’ailleurs, qui fassent le trajet complet entre la Caspienne et les provinces orientales de la Chine, c’est-à-dire six mille kilomètres environ. La plupart sont à destination des principales villes et bourgades du Turkestan russe, que le railway transcaspien dessert depuis quelques années jusqu’à la frontière du Céleste-Empire, sur un parcours de deux mille deux cents kilomètres.

L’ouverture de cette ligne du Grand-Transasiatique ne remonte qu’à six semaines, et la Compagnie n’a encore mis en circulation que deux trains hebdomadaires. Tout a bien marché jusqu’à ce jour. J’ajouterai, il est vrai, ce détail significatif, c’est que les employés sont pourvus d’un certain nombre de revolvers, dont ils peuvent au besoin armer les voyageurs. Sage précaution surtout en ce qui concerne la traversée des déserts de la Chine, où si certaines agressions venaient à se produire, il faut être en état de les repousser.

J’imagine, d’ailleurs, que la Compagnie a dû prendre toutes les mesures en son pouvoir pour garantir la régularité des trains. Mais ce sont des Célestes qui administrent la section chinoise, et qui sait ce qu’il y a dans le passé de ces administrateurs ? N’est-il pas à craindre qu’ils se soient plus préoccupés d’assurer leurs dividendes que la sécurité des voyageurs ?

En attendant le départ, je vais et viens sur le quai, examinant le train, regardant à travers les fenêtres des wagons qui n’ont point de portières latérales, puisque les plates-formes y donnent accès. Tout cela est neuf ; le cuivre et l’acier de la locomotive reluisent, les voitures sont éclatantes, leurs ressorts ne fléchissent pas sous la fatigue, leurs roues reposent d’aplomb sur les rails. Voilà donc le matériel roulant qui va traverser un continent tout entier. Aucune voie