sa résolution d’être calme, que ce n’est pas digne d’un gentleman ce que vous dites là !
— C’est pourtant la seule réponse que mérite un homme de votre espèce !
— Monsieur, je suis poli… et vous n’êtes qu’un polisson…
— Ah ! Prenez garde !… Vous osez tenir tête au baronnet sir Edward Turner !… »
La colère saisit M. Cascabel et, la figure pâle, les yeux enflammés, les poings menaçants, il marchait sur le baronnet, lorsque Napoléone accourut :
« Père, viens donc !… dit-elle. Maman te demande ! »
Cornélia envoyait sa fille, afin de faire rentrer M. Cascabel à la Belle-Roulotte.
« Tout à l’heure ! répondit celui-ci. Dis à ta mère d’attendre que j’en aie fini avec ce gentleman. Napoléone ! »
À ce nom, le baronnet laissa échapper un éclat de rire des plus méprisants.
« Napoléone ! répéta-t-il, Napoléone, cette gamine !… Le nom de ce monstre qui… »
Cette fois, c’était plus que M. Cascabel n’en pouvait supporter. Il s’avança, les bras croisés, jusqu’à toucher le baronnet.
« Vous m’insultez ! dit-il.
— Je vous insulte… vous ?
— Moi, et vous insultez le grand homme, qui n’aurait fait qu’une bouchée de votre île, s’il y avait débarqué !…
— Vraiment ?
— Qui l’aurait avalée comme une huître !…
— Misérable pitre ! » s’écria le baronnet.
Et il s’était un peu reculé dans l’attitude du boxeur, prêt à la défensive.
« Oui ! Vous m’insultez, monsieur du baronnet, et vous m’en rendrez raison !
— Rendre raison à un saltimbanque !