V
les îles liakhoff.
Il y a dans les parages de la mer Arctique trois archipels, désignés sous le nom général de la Nouvelle-Sibérie, qui comprennent les îles de Long, les îles d’Anjou, les îles Liakhoff. Ce dernier, le plus rapproché du continent asiatique, est formé par un groupe d’îles situé entre les 73° et 75° de latitude nord, et les 135° et 140° de longitude est, sur une étendue de quarante-neuf mille kilomètres carrés. Parmi les principales, on peut citer les îles Kotelnyï, Blinyï, Malyï et Belkoff.
Territoires arides, pas d’arbres, pas de productions du sol, à peine une végétation rudimentaire pendant les quelques semaines d’été, rien que des os de cétacés et de mammouths, agglomérés depuis la période de formation géologique, du bois fossile, en très grande quantité — tels sont ces archipels de la Nouvelle-Sibérie.
Les îles Liakhoff ont été découvertes dans les premières années du xviiie siècle.
C’était sur Kotelnyï, la plus importante et la plus méridionale du groupe, à quatre cents kilomètres environ du continent, que le personnel de la Belle-Roulotte était venu prendre pied, après une dérive de quarante jours, après un parcours de six à sept cents lieues. Au sud-ouest, sur le littoral sibérien, s’ouvrait la vaste baie de la Léna, large échancrure par laquelle les eaux de ce fleuve, l’un des plus considérables d’Asie septentrionale, se précipitent dans la mer Arctique.
On le voit, cet archipel des Liakhoff, c’est l’ultima Thule des