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césar cascabel.

par hasard que nous n’en ayons pas autant à votre service !… Ainsi, monsieur le comte Narkine…

— Ne m’appelez pas le comte Narkine !… Je ne dois être que M. Serge pour tout le monde !… même pour vos enfants…

— Vous avez raison… Il est inutile qu’ils sachent !… C’est entendu, nous vous emmenons, monsieur Serge !… Et moi, César Cascabel, je me fais fort de vous conduire à Perm’, ou j’y perdrai mon nom — ce qui serait, vous en conviendrez, une perte irréparable pour les arts ! »

Quant à l’accueil que reçut M. Serge à son retour à la Belle-Roulotte, lorsque Jean, Kayette, Sandre, Napoléone et Clou apprirent qu’il les accompagnerait jusqu’en Europe, on le devine sans qu’il soit nécessaire d’y insister.



XVI

adieux au nouveau-continent.


Maintenant, il n’y avait plus qu’à exécuter le plan convenu pour se diriger vers l’Europe.

À le bien considérer, ce plan offrait des chances de réussite. Puisque les hasards de sa vie foraine amenaient la famille Cascabel à traverser la Russie et précisément en prenant par le Gouvernement de Perm, le comte Serge Narkine n’avait certes rien de mieux à faire qu’à se joindre à elle pour le reste du voyage. Comment soupçonner que le condamné politique, évadé de Iakoutsk, se trouvait parmi les acolytes d’une troupe de saltimbanques ? À moins d’une indiscrétion commise, le succès était assuré, et, arrivé à Perm, après avoir revu