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césar cascabel.

Compagnie anglaise de la baie d’Hudson. On comprend par là que les communications soient très difficiles entre ces postes, surtout pendant la mauvaise saison, alors que se déchaînent les tourmentes de l’hiver alaskien.

Il y a quelques années, Sitka n’était encore qu’un centre commercial peu fréquenté, où la Compagnie russo-américaine conservait ses dépôts de fourrures et de pelleteries. Mais, grâce aux découvertes qui ont été faites dans cette province, dont le littoral confine aux territoires des contrées polaires, Sitka n’a pas tardé à prendre un développement considérable et, sous l’administration nouvelle, elle deviendra une riche cité, digne de ce nouvel État de la Confédération.

À cette époque déjà, Sitka possédait tous les édifices qui constituent ce qu’on appelle une « ville » ; un temple luthérien, très simple, dont la disposition architectonique ne manque pas de majesté ; une église grecque, avec une de ces coupoles qui ne conviennent guère à ce ciel de brouillards, si différent des ciels de l’Orient ; un club, le Gardens-Club, sorte de Tivoli, où l’habitué et le voyageur trouvent des restaurants, des cafés, des bars et des jeux de diverses sortes ; un Club-House, dont les portes ne s’ouvrent que pour les célibataires ; une école, un hôpital, enfin des maisons, des villas, des cottages, pittoresquement groupés sur les collines environnantes. Cet ensemble a pour horizon une vaste forêt d’arbres résineux, qui lui font un cadre d’éternelle verdure et, au-delà, une ligne de hautes montagnes, aux cimes perdues dans la brume, que domine, sur l’île de Crouze, au nord de l’île Baranow, le mont Edgcumbe, dont la tête s’élève à une altitude de huit mille pieds au-dessus du niveau de la mer.

En somme, si le climat de Sitka n’est pas très rigoureux, si le thermomètre ne s’y abaisse guère au-dessous de sept à huit degrés centigrades — bien que cette ville soit traversée par le cinquante-sixième parallèle — elle mériterait d’être appelée la « ville d’eau » par excellence. En effet, sur l’île Baranow, il pleut toujours, pour