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césar cascabel.

Cornélia et la petite Napoléone, pensant qu’ils pouvaient avoir été victimes d’une agression, les attendaient dans de mortelles inquiétudes.

« Vite, Cornélia, s’écria M. Cascabel, de l’eau, du linge, et tout ce qu’il faut pour arrêter une hémorragie, ou ce malheureux va passer dans une syncope !

— Bon ! bon ! répondit Cornélia. Tu sais que je m’y entends, César ! Pas tant de paroles, et laisse-moi faire ! »

En effet, elle s’y entendait, Cornélia, ayant eu plus d’une blessure à soigner pendant l’exercice de sa profession.

Clou étendit, dans le premier compartiment, un matelas sur lequel le corps fut placé la tête légèrement surélevée par un traversin. À la clarté de la lampe du plafond, on put alors voir son visage déjà décoloré par les affres d’une mort prochaine et, en même temps, celui de l’Indienne qui s’était agenouillée près de lui.

C’était une jeune fille, elle ne paraissait pas avoir plus de quinze à seize ans.

« Quelle est cette enfant ?… demanda Cornélia.

— Celle dont nous avons entendu les cris, répondit Jean, et qui se trouvait près du blessé ! »

Celui-ci était un homme de quarante-cinq ans environ, la barbe et les cheveux grisonnants, le corps fortement constitué, d’une taille au-dessus de la moyenne, d’une physionomie sympathique, et dont le caractère énergique apparaissait, malgré la pâleur de sa face et bien que l’on ne pût rien voir de son regard sous ses paupières fermées. De temps à autre, un soupir s’échappait de ses lèvres ; mais il ne prononçait pas une parole qui permît de reconnaître à quelle nationalité il appartenait.

Lorsque sa poitrine eut été mise à nu, Cornélia put constater qu’elle était trouée d’un coup de poignard entre la troisième et la quatrième côte. Cette blessure était-elle mortelle ? Seul un médecin en eût pu juger. Ce qui ne semblait pas douteux, c’est qu’elle était très grave.