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Et il est vraisemblable que Tony Renault éprouvait un peu de cette passion-là, car il se montrait plus agité, plus démonstratif que jamais. Ses camarades pouvaient compter sur lui pour leur faire les honneurs de son île natale. Que la relâche, d’après le programme, ne dût s’y prolonger que quatre jours, peu importait ! Avec de l’activité, le désir de tout voir et de bonnes jambes, sous la direction d’un guide tel que Tony Renault, les excursions succéderaient aux excursions, et s’étendraient jusqu’à la capitale de la Martinique. Ne point le faire, ce serait avoir parcouru la France sans visiter Paris, ou, comme le dit Tony Renault, « aller à Dieppe sans voir la mer » !

De tels projets exigeaient une complète liberté de mouvements. Il ne fallait pas s’astreindre à revenir chaque soir coucher dans sa cabine. On passerait la nuit où l’on se trouverait. Il en résulterait quelques dépenses, sans doute, mais l’économe d’Antilian School les surveillerait avec autant de soin qu’il mettrait à les inscrire sur son carnet. Et puis, en prévision de la prime que chacun des boursiers devait toucher à la Barbade, y avait-il lieu d’y regarder de si près ?…