Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taine qui connaissait à fond son métier, disposant d’un équipage qui n’en était plus à faire ses preuves. Les souhaits de M. Henry Barrand ne risquaient donc point de se réaliser. Même par mauvais temps, Harry Markel eût pris la mer sans craindre de se jeter sur les rochers de la baie, et les passagers n’auraient pas à profiter des hospitalières offres du planteur de Rose-Croix.

Si la navigation devait être lente, étant données les circonstances atmosphériques, elle débutait du moins dans les conditions les plus heureuses.

En quittant la Pointe-à-Pitre, cap au sud, le bâtiment passa en vue du groupe des Saintes, que domine un morne de trois cents mètres. On aperçut très visiblement le fort qui le couronne, sur lequel flottait le drapeau français. Les Saintes sont toujours en état de défense, comme une citadelle avancée qui protège de ce côté les approches de la Guadeloupe.

Entre tous, Tony Renault et Magnus Anders ne cessaient de se distinguer, lorsqu’il s’agissait de manœuvrer. Ils faisaient le quart en vrais matelots, même le quart de nuit, quoi qu’eût pu dire le mentor, toujours