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« Ce qui m’enrage, c’est que le gouvernement français semble avoir des préférences pour cette rivale !

— Quelles sont donc les faveurs qu’il lui réserve ?… demanda M. Patterson.

— Eh ! entre autres, répondit M. Barrand, sans chercher à dissimuler son mécontentement, n’a-t-il point choisi Fort-de-France pour tête de ligne de ses paquebots transatlantiques ?… Est-ce que la Pointe-à-Pitre n’était pas naturellement tout indiquée pour devenir leur port d’arrivée ?…

— Assurément, répondit M. Patterson, et je pense que les Guadeloupiens auront le droit de réclamer…

— Réclamer, s’écria le planteur, et qui se chargerait de leurs réclamations ?…

— N’avez-vous donc pas des représentants au Parlement français ?…

— Un sénateur… deux députés… répondit M. Barrand, et ils font tout ce qu’ils peuvent pour défendre les intérêts de la colonie !…

— C’est leur devoir », répondit le mentor.

Dans la soirée du 21 août, M. Barrand reconduisit ses hôtes à bord de l’Alert. Puis, après avoir embrassé une dernière fois son neveu et serré la main à tous ses camarades :