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vergers où abondaient les arbres à fruits des meilleures espèces.

Il va de soi que M. Barrand avait à son service un nombreux personnel libre, profondément dévoué, qui eût sacrifié tous les bénéfices de l’affranchissement plutôt que de quitter le domaine de Rose-Croix.

Cependant, si exclusif que fût l’oncle de Louis Clodion, il n’aurait pas voulu priver les passagers de l’Alert du plaisir de visiter quelques points curieux de la Guadeloupe proprement dite, la voisine de l’ouest. Aussi, le surlendemain de leur arrivée, le 20 août, un petit steamboat, frété exprès, qui les attendait dans le port de la Pointe-à-Pitre, les conduisit-il à Basse-Terre, sur la côte méridionale.

Basse-Terre, tout en étant un chef-lieu politique du groupe, n’occupe que le troisième rang parmi les villes de la colonie. Mais, quoique M. Barrand n’en voulût point convenir, aucune autre ne peut lui être comparée. Bâtie à l’embouchure de la Rivière-aux-Herbes, elle se dispose en amphithéâtre sur la colline, ses maisons groupées au milieu d’arbres magnifiques, ses villas éparses aux alentours, incessamment rafraîchies par les