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vous ?… La nature commet de ces erreurs, et, puisque l’homme n’y peut rien, il faut les accepter. Aussi, je répéterai en vous priant de me faire écho par un dernier toast : À la santé de la Grande-Terre, à la prospérité de la Pointe-à-Pitre…

— Et en l’honneur de notre généreux hôte ! » ajouta M. Patterson.

Au surplus, ces souhaits étaient déjà réalisés. La Pointe-à-Pitre a toujours prospéré depuis sa fondation, malgré les agressions et invasions qui ont désolé l’île, malgré les incendies dont la ville a été victime, malgré le terrible tremblement de terre de 1843, qui, en soixante-dix secondes, fit cinq mille victimes. Il ne restait plus debout que quelques pans de murs et la façade d’une église avec son horloge arrêtée à dix heures trente-cinq minutes du matin. Cette catastrophe s’étendit à la ville du Moule, aux bourgs de Saint-François, de Sainte-Anne, du Port-Louis, de Sainte-Rose, de l’anse Bertrand, de Joinville, même à Basse-Terre, moins abîmée cependant que la Pointe-à-Pitre. Peu de temps après, les maisons étaient reconstruites, basses, isolées. À présent, des chemins de fer, qui rayonnent autour de la capitale, se