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Il y eut tout d’abord à dépasser la bordure d’îlots disposée autour du bassin qui forme le port et auquel on accède par un chenal étroit et sinueux.

Cinq ans s’étaient écoulés depuis que la famille de Louis Clodion avait quitté les Antilles, sauf le frère de sa mère resté à la Pointe-à-Pitre. Avec leurs enfants, ses parents s’étaient fixés en France, à Nantes, où M. Clodion dirigeait une importante maison d’armements au long cours. Aussi le jeune Louis avait conservé le souvenir de son île natale, d’où il n’était parti qu’à l’âge de quinze ans, et il comptait en faire les honneurs à ses camarades.

En venant par l’est, l’Alert reconnut premièrement la pointe de la Grande-Vigie sur la Grande-Terre, la plus septentrionale du groupe, puis la pointe des Gros-Caps, puis la pointe de l’Anse aux Loups, puis l’anse Sainte-Marguerite, et, tout à fait à l’extrémité sud-ouest de la Grande-Terre, la pointe des Châteaux.

Louis Clodion avait pu montrer sur la côte orientale cette ville du Moule, la troisième de la colonie par son importance, avec ses dix mille habitants. C’est là que les na-