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fatigues morales et physiques, des terribles épreuves par lesquelles ils avaient passé. Cela reculait déjà dans leurs souvenirs. Ils étaient tous à cette satisfaction, à cet immense bonheur d’en avoir fini avec les périls de la seconde traversée et les souffrances qu’ils avaient subies à bord du canot au milieu de l’Atlantique.

Quant à M. Patterson, en achevant une longue et intéressante conversation avec le capitaine du Victoria, dans laquelle s’entremêlèrent la figure de deux monstres, Harry Markel et le serpent de la Martinique, il s’exprima en ces termes :

« Décidément, capitaine, on a toujours raison de prendre les précautions les plus minutieuses avant de se mettre en voyage !… Suave mari magno, il est doux, comme l’a dit Lucrèce, il est doux, lorsque la mer est agitée, de se rappeler qu’on a fait son devoir !… Que serait-il arrivé si j’eusse disparu dans les profondeurs de l’Océan… si je n’étais pas revenu au port… si, pendant de longues années, on eût été sans nouvelles de l’économe d’Antilian School ?… Il est vrai, Mrs Patterson aurait pu profiter des suprêmes dispositions que j’avais cru devoir prendre !…