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En outre, Axel Wickborn et Hubert Perkins furent en proie à de telles faiblesses, qu’ils ne pouvaient demeurer sur les bancs. Leur figure pâlie, leurs yeux caves, leur regard incertain, indiquaient qu’ils étaient à bout de forces, et il fallut les étendre près de M. Patterson.

La nuit du 29 au 30 septembre accrut encore les anxiétés de Will Mitz. Roger Hinsdale, Tony Renault, Magnus Anders, qui avaient montré jusqu’ici le plus d’énergie, les durent partager. Et, pour comble de malchance, le vent, jusqu’alors favorable à la marche du canot, marqua une tendance à mollir.

Voilà ce qu’il y avait le plus à redouter, ces calmes dont on ne prévoit pas la fin. Avec de nouveaux retards, les provisions qui diminuaient chaque jour, et l’eau douce qui serait bientôt réduite à quelques pintes, finiraient par manquer…

C’était le 26 au soir que l’embarcation avait abandonné l’Alert. Depuis quatre jours, le canot errait à l’aventure sur cette mer toujours déserte. Et lorsque Louis Clodion demanda combien de milles il avait pu faire en direction de l’ouest :