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par l’archipel des Indes Occidentales. Il est rare qu’une journée s’écoula sans que des bâtiments ne s’y croisent.

Aussi, Will Mitz se demandait-il si la tempête n’avait pas entraîné l’Alert plus au large qu’il ne le pensait, à une distance telle qu’elle ne pourrait être franchie en moins de deux ou trois semaines !… Et, bien avant même, les provisions seraient épuisées !… Il n’y aurait plus à compter que sur la pêche pour se procurer un peu de nourriture, et sur la pluie pour apaiser les tortures de la soif !…

Ces alarmantes réflexions, Will Mitz les gardait pour lui, affectant une confiance qu’il commençait à perdre.

La matinée s’acheva dans ces conditions que rien ne vint modifier. Une sorte de bonnette, maintenue par un tangon, ayant été hissée, la vitesse du canot s’accrut sous l’allure du vent arrière.

Le second déjeuner, moins sommaire que le premier, se composa de biscuit, de viande sèche, de légumes conservés qu’il suffisait de faire réchauffer, et de thé pour boisson. M. Patterson, s’habituant à cette situation, mangea avec quelque appétit. Ses