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calmer les lames qui déferlaient toutes blanches d’écume.

« Oui… oui… c’est la fin ! » répétait Will Mitz.

Et il levait les bras vers le ciel dans un mouvement de confiance et d’espoir auquel s’associèrent les jeunes passagers.

Il s’agissait maintenant de revenir franchement vers l’ouest. La terre, on la trouverait de ce côté, si éloignée fût-elle.

D’ailleurs, la distance ne s’était accrue qu’à partir du moment où l’Alert, ne pouvant plus louvoyer, avait dû fuir devant la tempête.

Vers midi, la force du vent avait diminué à ce point qu’un navire eût pu larguer ses ris et naviguer sous ses huniers et ses voiles basses.

Puis, à mesure qu’elle mollissait, la brise halait le sud, et l’Alert n’aurait qu’à tenir le largue pour faire bonne route.

Il convenait donc de remplacer le petit hunier, puis d’établir le grand hunier, la misaine, la brigantine et les focs.

Cette besogne se prolongea jusqu’à cinq heures du soir, et ce ne fut pas sans peine que l’on parvint à enverguer une voile