Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eût trouvé une consolation à sa douleur !… Il ne songeait même plus à essayer de traduire la fameuse citation latine de Tony Renault.

La matinée n’amena aucun changement dans la direction du vent. À midi, Will Mitz résolut de courir un nouveau bord. Mais, la mer étant plus dure, l’Alert ne réussit pas à virer vent devant, et il fallut le faire lof pour lof.

La voilure établie, Will Mitz, succombant à la fatigue, s’étendit sur la dunette près de l’habitacle, tandis que Louis Clodion tenait la barre.

Après une heure de sommeil, il fut réveillé par des cris qui partaient de l’avant, où Roger Hinsdale et Axel Wickborn étaient de garde près du poste.

« Navire… navire !… » répétait le jeune Danois, la main tendue vers l’est.

Will Mitz se précipita vers le bossoir de tribord.

En effet, un bâtiment se montrait de ce côté, faisant la même route que l’Alert. C’était un steamer, dont on ne voyait encore que la fumée. Il marchait rapidement, et sa coque apparut bientôt à la ligne d’horizon.