Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

assigna à chacun son poste. Suivi de Tony Renault et de Magnus Anders, plus habitués que leurs camarades, il monta dans les hunes, après avoir indiqué à Louis Clodion comment il devrait tenir la barre.

« Cela ira… cela ira !… répétait Tony Renault avec la confiance si naturelle à son âge, et il se sentait vraiment capable des plus grandes choses.

— Je l’espère, Dieu aidant ! » dit Will Mitz.

En un quart d’heure le trois-mâts fut sous voiles, et, doucement incliné, il filait grand largue, laissant derrière lui un long sillage blanc.

Jusqu’à une heure, le vent demeura à l’état de petite brise, non sans des intermittences qui causaient certaines inquiétudes à Will Mitz. Et puis, à l’ouest, s’arrondissaient de gros nuages aux bords très nets, d’apparence livide, indices de l’état orageux de l’atmosphère…

« Que dites-vous du temps, Will ?… demanda Roger Hinsdale.

— Il n’est pas comme je le voudrais !… Je sens quelque orage devant nous, ou tout au moins du vent…