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s’établit pas franchement de ce côté, d’autant plus qu’à l’opposé, l’état du ciel présentait des symptômes de forte brise auxquels son instinct de marin ne pouvait se tromper.

Toute la question était là : si les alizés l’emportaient, ils seraient favorables à une rapide marche de l’Alert vers l’ouest en direction des Antilles.

Mais, avant d’appareiller, il convenait d’attendre que la brise se fût prononcée dans un sens ou dans l’autre. Intermittente jusqu’alors, elle n’eût pas permis d’installer la voilure.

La mer ne verdissait ni au levant ni au couchant. La houle, qui n’est qu’un balancement des eaux, oscillait sur place, imprimant au navire un roulis assez sensible.

Il importait, cependant, que la traversée se fit dans le plus court délai. La cale et la cambuse contenant des provisions pour plusieurs semaines, les passagers n’avaient point à redouter le manque de vivres et d’eau.

Il est vrai, comment pourvoir à la nourriture des prisonniers, si des calmes ou des mauvais temps retardaient l’Alert ?… Le poste ne renfermait aucune provision… Dès