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carène, et s’arrêta à la hauteur des porte-haubans du grand-mât, à bâbord. En s’aidant des ferrures et des capes de mouton, il serait facile d’enjamber la lisse et de prendre pied sur le pont. Aux porte-haubans du mât d’artimon, étant donnée la hauteur de la dunette, l’escalade eût été plus difficile.

Will Mitz monta le premier. À peine avait-il la tête au niveau du bastingage qu’il s’arrêta et fit signe de ne point bouger.

Harry Markel venait de quitter sa cabine et observait le temps. Comme les voiles claquaient sur les mâts, il appela l’équipage pour l’appareillage.

Les hommes dormaient, personne ne lui répondit, et il se dirigea vers le poste.

Will Mitz, qui suivait ses mouvements, le vit disparaître par le capot.

C’était le moment d’agir. Mieux valait ne point être obligé d’enfermer Harry Markel et peut-être d’engager une lutte dont le bruit aurait été entendu de l’avant. Lorsque tous les hommes seraient emprisonnés dans le poste, on saurait les empêcher de sortir avant l’arrivée aux Antilles, et, si les alizés tenaient, en trente-six heures on aurait connaissance de la Barbade.