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Harry Markel et l’équipage ne fussent encore plongés dans le sommeil. Le matelot de quart ne s’était même pas aperçu du retour de la brise alors que la voilure désorientée battait contre les mâts.

Eh bien, puisque les passagers n’avaient plus à espérer d’autre salut, il leur fallait devenir maîtres de l’Alert !

Ce coup d’audace, Will Mitz, après l’avoir conçu, s’apprêtait à l’exécuter. Ce qu’il voulait faire, il le dit en quelques mots à voix basse. Louis Clodion, Tony Renault, Roger Hinsdale comprirent. C’était l’unique chance, puisque personne n’avait vu ni partir ni revenir l’embarcation.

« Nous vous suivrons, Will Mitz… dit Magnus Anders.

— Quand vous voudrez », dit Louis Clodion.

Le jour pointant à peine, il s’agissait de surprendre l’Alert avant que l’éveil eût été donné, d’enfermer Harry Markel dans sa cabine, et l’équipage dans le poste. Puis, aidé des jeunes garçons, Will Mitz manœuvrerait de manière, soit à regagner les Antilles, soit à rejoindre le premier bâtiment qui croiserait sa route.

Le canot glissa sans bruit le long de la