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d’espoir en partant, ils se disaient qu’une demi-heure après ils seraient en sûreté. Or, depuis deux heures déjà, ils couraient à la recherche du bâtiment au milieu de cette profonde nuit.

Louis Clodion et Roger Hinsdale, montrant une grande énergie, réconfortaient leurs camarades, lorsque quelque plainte, quoique défaillance, se faisaient sentir ou entendre, à défaut de M. Patterson, qui ne semblait plus avoir conscience de rien.

Will Mitz les secondait :

« Ayez bon espoir, mes jeunes messieurs, répétait-il. La brise ne s’est point levée, et le navire doit être là… Lorsque ces brumes se dissiperont avec le jour, nous l’apercevrons alors que notre embarcation sera loin de l’Alert, et il suffira de quelques coups d’avirons pour être à bord ! »

Cependant Will Mitz était extrêmement anxieux, bien qu’il n’en voulût rien laisser paraître, en songeant à une éventualité qui risquait de se produire.

N’était-il pas à craindre qu’un de ces bandits eût découvert la fuite des passagers, que Harry Markel sût maintenant à quoi s’en tenir, qu’il se fût embarqué dans le second