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ou de gin, cet homme avait bu outre mesure. Puis, ayant peut-être entendu quelque bruit à l’arrière, il s’était machinalement dirigé de ce côté. Vraisemblablement, tout étant tranquille, il reviendrait prendre sa place sur le gaillard d’avant.

C’est ce qui arriva et, dès que l’ivrogne eut rebroussé chemin, Louis Clodion et Will Mitz s’occupèrent de M. Patterson.

Le mentor dormait d’un profond sommeil et de sonores ronflements emplissaient sa cabine. Peut-être même était-ce ce bruit qui avait attiré l’attention du matelot de quart.

Il fallait se hâter. Les passagers, déjà embarqués, étaient dévorés à la fois d’inquiétude et d’impatience. À chaque instant, ils s’imaginaient surprendre quelque cri, voir les matelots apparaître sur la dunette !… Et comment démarrer tant que M. Patterson, Louis Clodion, Will Mitz ne seraient pas avec eux ?… Et si Harry Markel, réveillé, appelait ; si John Carpenter, Corty, venaient à son appel, ils étaient perdus !… La présence du bâtiment n’aurait pas empêché le massacre de s’accomplir !…

Louis Clodion entra dans la cabine de M. Patterson et lui toucha légèrement l’é-