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que courants et contre-courants peuvent occasionner des collisions. De la dunette on voyait osciller le fanal de ce bâtiment qui, sans changer de place, se balançait sous l’action d’une longue houle.

Tony Renault se promettait bien, cette fois, de ne point dépasser les sex hora recommandées par l’école de Salerne. Avant cinq heures du matin, il aurait quitté sa cabine, il serait sur la dunette. Et, si ce navire se trouvait encore par le travers de l’Alert, on hisserait le pavillon pour lui demander sa nationalité.

Enfin, vers dix heures, tous les passagers étaient endormis, sauf Will Mitz, qui se promenait sur le pont.

Mille pensées agitaient l’esprit du jeune marin. Il songeait à la Barbade… où il ne reviendrait pas avant trois ou quatre ans… à sa mère qu’il serait si longtemps sans revoir… à son embarquement sur l’Elisa Warden… à la position qu’il allait y occuper… à ce voyage qui le conduirait à travers des mers nouvelles pour lui…

Puis il songeait à l’Alert, sur lequel il avait pris passage… à ces jeunes garçons pour lesquels il éprouvait tant de sympa-