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minât d’éclairs et retentît des éclats de la foudre. La chaleur était très forte, la température lourde, l’espace saturé d’électricité.

Pendant que les lignes étaient dehors, Harry Markel avait dû faire mettre l’une des embarcations à la mer, quelques-uns de ces poissons étant tellement lourds qu’on n’aurait pu les hisser directement à bord.

La mer restant calme, cette embarcation ne fut pas remontée à son poste. Harry Markel avait, sans doute, ses raisons pour la laisser dehors.

L’Alert portait toute sa voilure, de manière à profiter des derniers souffles. Aussi Will Mitz pensait-il que le capitaine reprendrait une autre bordée vers le nord-est dès que la brise viendrait à fraîchir. Durant toute la journée, il avait vainement attendu que l’ordre fût donné de virer de bord, et ne parvenait pas à comprendre les intentions de Harry Markel.

Le soleil disparut derrière les gros nuages, dont l’épaisse couche interceptait ses derniers rayons. La nuit allait tomber rapidement, car le crépuscule est de courte durée sous les latitudes voisines du Tropique.

Harry Markel conserverait-il cette voilure