Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— L’envoyer pour huit jours à fond de cale, où il se dégrisera, répondit Harry Markel. Et même, si je n’étais à court d’hommes, — j’en ai perdu un dans la baie de Cork, — j’aurais débarqué Morden à Sainte-Lucie… Mais il m’eût été impossible de le remplacer…

— Et quand attendez-vous vos passagers, capitaine Paxton ?…

— Demain matin, car nous mettrons à la voile au plein de la mer.

— Bon voyage alors !…

— Merci, monsieur. »

L’officier rembarqué, le canot s’éloigna pour rejoindre le stationnaire.

Il va de soi que Morden, qui n’entendait, qui ne comprenait rien dans son ivresse de brute, fut affalé dans la cale à grands coups de pied. Le fait est qu’il avait failli faire tout découvrir en parlant de l’Halifax et d’Harry Markel.

« J’en ai encore une sueur froide !… dit Corty, en s’essuyant le front.

— Harry, observa John Carpenter, nous devrions partir cette nuit même… sans attendre nos passagers !… Il fait trop chaud pour nous dans ces satanées Antilles…