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cerne Sainte-Lucie, qui n’est couverte ni au levant ni au couchant. Absolument isolée entre la mer des Antilles et l’Océan Atlantique, elle est exposée des deux côtés aux violences des vents et de la houle.

L’Alert fit aussitôt ses préparatifs d’appareillage. Dès que l’ancre fut remontée au bossoir, le trois-mâts, sous son grand hunier, sa misaine, sa brigantine, prit de l’erre pour quitter ce mouillage et contourner l’une des pointes qui ferment le port de Castries.

Ce port a nom le Carénage, il est l’un des meilleurs de l’archipel antilian. Ainsi s’explique l’entêtement de la France et de l’Angleterre à s’en disputer la possession. Dès cette époque, on s’occupait d’achever la construction des quais, d’établir les cales et les appontements, de manière à satisfaire tous les besoins du service maritime. Il n’est pas douteux que le Carénage ne soit destiné à un grand avenir. C’est là, en effet, que les steamers viennent s’approvisionner de charbons importés d’Angleterre, dans les vastes entrepôts, incessamment ravitaillés par les navires du Royaume-Uni.

Quant à Sainte-Lucie, si elle n’égale pas en étendue superficielle les plus grandes des