Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aurait plus de sang répandu, voilà tout, et ils n’en étaient pas à quelques gouttes près, au lendemain de leurs campagnes de pirates.

Le temps s’écoulait, et Corty, si impatiemment attendu, ne paraissait pas. En vain le trio dévisageait-il les gens devant lesquels s’ouvrait la porte de Blue-Fox.

« Pourvu qu’il ne soit pas tombé dans les mains des policemen !… dit Ranyah Cogh.

— S’il était arrêté, nous ne tarderions pas à l’être… répondit John Carpenter.

— Peut-être, déclara Harry Markel, non point pourtant parce que Corty nous aurait livrés !… La tête dans le nœud coulant, il ne nous trahirait pas…

— Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, répliqua John Carpenter. Mais il pourrait se faire qu’il eût été reconnu par les constables, et suivi lorsqu’il se dirigeait vers la taverne !… Dans ce cas, toutes les issues seraient gardées, et il deviendrait impossible de fuir ! »

Harry Markel ne répondit pas, et il se fit un silence de quelques minutes.

« Qu’un de nous aille à sa rencontre ?… dit le cuisinier.

— Je me risque, si l’on veut, proposa le maître d’équipage.