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tent vers l’ouest ou le sud-ouest, et ils offrent de sûrs abris contre les fortes houles du large.

La soirée du 3 août était déjà avancée, lorsque l’Alert, retardé par les alizés, parut en vue de Saint-Martin.

Cependant, quatre à cinq milles avant d’arriver au mouillage, les jeunes lauréats avaient pu apercevoir le plus haut piton de l’île, dont l’altitude atteint cinq cent quatre-vingt-cinq mètres, et que doraient encore les derniers rayons du soleil.

On le sait, Saint-Martin appartient à la Hollande et à la France. Il en résulte que les Français et les Hollandais de l’Alert retrouveraient chacun un morceau de leur pays dans les Indes occidentales. Mais, si Albertus Leuwen allait mettre le pied sur le sol natal, il n’en serait pas ainsi de Louis Clodion et de Tony Renault, originaires, l’un de la Guadeloupe, l’autre de la Martinique. C’était à Philsburg, capitale de l’île, qu’était né le jeune Hollandais, et ce serait dans ce port que le trois-mâts irait jeter l’ancre.

Si Saint-Martin est à présent franco-hollandaise, elle a pour sentinelle avancée au nord-ouest la petite île d’Anguilla, on pourrait dire un îlot, rangé avec Saint-Christophe